Marcel Brion
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Sa jeunesse |
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Né le 26 janvier 1910 à Charbuy (Yonne).
Le voici photographié
à l'âge de quelques mois tel que cela se faisait à l'époque. |
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Lettre de Marcel, 7
ans, adressée à son père qui est à la guerre en 1917. |
Nous en bonne santé. Maman écrira demain.
Petit papa, je me suis glissé pour venir auprès de toi, t'embrasser
et te dire combien je t'aime. Te dire que je travaille bien en classe.
J'espère que tu reviendras cette année. J'embrasse maman pour toi.
Brion Marcel. |
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Le voici à l'âge de
12 ans avec sa blouse grise d'écolier. |
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À gauche, son frère
Gaston, né en 1902,
en compagnie de sa mère, Ernestine et de son père, Camille. |
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Le voici jeune homme. |
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Le régiment |
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Insigne du 121e
régiment du Train automobile.
Créé le 1er octobre 1920 à Mayence, à partir des sections
du service automobile de l'armée, dont ont fait partie les prestigieux
"Taxis de la Marne". Ces sections avaient pour but le transport
de ravitaillement, la montée des troupes en première ligne et l'évacuation
des blessés depuis les postes de secours régimentaires. Elles ont
été engagées en 1915 en Artois et en Champagne sur la "Voie sacrée".
En 1916, dans la bataille de la Somme et dans la bataille de l'Aisne
en 1918. |
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Incorporé le 15 avril
1933 à Lure, quartier Lasalle (Cité du sapeur).
Débute comme coiffeur dans le train 8 auto... Nommé soldat de 1re
classe le 16 mars 1934.
Passe dans la disponibilité le 15 avril 1934. |
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Lure, quartier Lasalle. |
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Lettre à son frère,
sa belle-sœur et ses neveux et nièce, datée du 29 octobre 1933. |
Lure, le 29-10-33.
Chers frère, soeur, neveux et nièce. C'est avec regret que je ne
pourrai aller vous voir pour le 1er novembre, mais ce sera pour
une autre fois, j'essayerai toujours d'y aller pendant mon service.
Ici, il pleut et tombe de la neige, il y en a de reste sur les montagnes.
J'espère que Pierre va mieux, je le savais que de la veille maman
qui m'avait écrit. Je ne travaille plus, j'ai quinze jours exempt
de travail et je suis nommé coiffeur avec un de la 101 et je dois
y rentrer demain mais j'ai bien envie de me faire porter malade,
les bleus sont arrivés 180 environ. Il n'y en a pas que je connais,
beaucoup de Parisiens. Encore 5 mois et l'on sera de la classe.
Votre frère et oncle qui vous embrasse bien fort. Marcel |
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Sa plaque d'identité
militaire sur laquelle sont gravées les informations suivantes :
1930, BRION Marcel, 426, Auxerre. |
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Dans le train auto,
il a surtout fait de la moto... |
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Le mariage |
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Marcel, Georges Brion épouse le 6 mars
1937, Anne Marie Jeanne Bardot
à Poilly-sur-Tholon (Yonne). |
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Pour un 6 mars, le temps était beau,
comme les mariés... |
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Le coiffeur |
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Installé coiffeur peu
après le mariage voici que je fais mon apparition. Je m'appelle
Yves. |
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29 janvier 1939, j'ai quatre mois. |
Mai 1939, ma première voiture. |
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Août 1939,
je profite le plus possible de mon papa. |
Août 1939, le salon de coiffure
va fermer.
Quand reverrai-je mon papa ? |
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Mon
père est rappelé en activité le 28 Août 1939.
Le 3 septembre
1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne.
Le 28 mai 1940, mon père est fait
prisonnier à lille. |
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Le Stalag |
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il arrive au stalag XXB le 7 juin 1940
venant de la "dienststelle
n° 37346C" |
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De longues marches épuisantes
sous le soleil de juin... et parfois le train. |
Et voici (enfin) le stalag, pas
fini de construire.
Nous sommes en Prusse Orientale, à Willenberg. |
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Il y a des artistes
au camp, croquis exécuté
par un prisonnier. |
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Mon père n'est plus
qu'un numéro, qu'une immatriculation... 52317 |
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Le 24 juin 1943.
Mon cher petit Yves. Voilà un petit moment que je n'ai pas de tes
nouvelles, j'espère que tu es toujours en bonne santé et que par
ce beau soleil tu dois te faire brunir. Penses-tu aller à l'école
bientôt, tu vas avoir cinq ans. Moi, la santé est toujours bonne
et je pense beaucoup à toi. Je serais heureux de pouvoir t'emmener
te baigner avec moi à la mer. En ce moment je roule beaucoup et
je commence à être fatigué. Vivement la fin de cette guerre pour
que je puisse t'avoir avec moi et que tu connaisses ton petit papa.
Je te quitte pour aller me coucher en t'embrassant de tout mon petit
cœur. Ton petit papa qui t'adore. Marcel. |
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Les prisonniers ne peuvent
pas écrire n'importe quoi,
un service de censure vérifie tous les échanges de correspondance. |
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Demi-page du journal du camp imprimé en typographie.
Au tout début, il était tapé à la machine à écrire et ronéotypé. |
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1943,
pourquoi lui ? Pourquoi pas lui...
mon père est libéré ! |
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Comment ne pas être
heureux de partir ?
Comment le choix de ceux qui sont maintenant libres a-t-il été fait
?
Comment ne pas penser aux copains qui restent... et pour combien
de temps encore... |
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Le retour |
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Habillé de neuf, à la hâte, par l'administration,
sitôt rentré à Auxerre, le 24 juillet 1943, mon père n'a qu'une
idée en tête, et cela depuis de longs, longs mois : retrouver son
fils !
Il vient effectivement m'enlever chez ma grand-mère, à Paroy-sur-Tholon,
où je me trouve depuis peu pour échapper aux bombardements alliés
effectués sur la banlieue ouest de Paris.
Je resterai deux ans avec
lui avant que ma mère, à force de procès, me récupère avec l'aide
de la gendarmerie.
Il divorcera d'avec ma mère et se remariera.
Quand j'atteindrai ma douzième année, ma mère m'autorisera à le
revoir pendant les grandes vacances.
Nos retrouvailles auront été de courte durée,
il mourra d'un accident de la route, trois mois après mes quinze
ans,
le 30 décembre 1953 près
de Joigny, (Yonne). |